In memoriam

Solomon Uyarasuk (1986-2012)

À mon cher ami Solomon Tapatsiaq,

La première fois que j’ai connu Sol, je me promenais avec mon arc et mes flèches en dehors du village. Il avait l’air d’un homme libre, sensible, un esprit fort et un regard profond dans ses yeux. Pas longtemps après, il s’est joint à Artcirq avec son frère Benjy pour le spectacle Kaugjagjuk, c’était l’été 2004.

Nous nous étions fait la promesse que si je déménageais de façon permanente à Igloolik, il s’investirait dans Artcirq. L’année suivante, j’ai déménagé, et il s’est dévoué entièrement au groupe: son cœur, son corps, son âme, et sa douleur.

Parmis nous tous, il était celui avec la plus grande capacité à créer. Il avait un vrai talent; il était un poète, un acrobate, et un musicien unique… un Artiste.

Continuellement en conflit afin de pouvoir vivre sa vie librement, il nous laisse avec des souvenirs intenses par lesquels nous pourrons nous rappeler de lui. Mais son départ est toujours un mystère pour moi, je ne comprends pas cette façon de laisser la vie.

J’espère que tu es libre maintenant Sol.

Guillaume Ittukssarjuat Saladin

 

Joey Ammaq (1989-2014)

Joey,

Je t’ai connu en 2004 quand tu t’es joint au spectacle de Kaugjagjuk comme danseur. J’ai aimé apprendre à te connaître et ton énergie à fait partie de ma décision de déménagé à Igloolik l’année suivante pour développer Artcirq.

Ta douce force était contagieuse et elle fut la fondation de ton numéro de main à main avec ton amour, Jenny, et plus tard avec Brianna et Wesley. Avec ta petite famille, vous avez touché des cœurs partout sur la planète.

Tu es devenu un ami proche, et ensemble nous avons rêvé d’un lieu à Igloolik ou nous pourrions performer, se rassembler, s’entraîner, et s’exprimer par la musique et les arts. Ensemble nous avons créé le Black Box, et je me souviendrai toujours du jour quand nous avons dit : « Un jour, nous ne serons plus ici mais le Black Box y sera encore. »… Nous voilà mon ami. Ton énergie est encore autour de nous, ton visage sera toujours fixé dans nos cœurs… Je n’y crois toujours pas que tu es au ciel.

Johoho, nous avons traversé tant d’aventures, de blizzards, de tempête, de ciel clair, et de jours sans fin. Je suis fier de t’avoir connu comme un ami proche. Et tu nous rappelle que la vie est fragile et qu’il faut accomplir ses rêves maintenant.

Ou que tu sois, j’espère que tu ne sois pas trop paresseux, et que tu continues à partager ton bonheur à tous ceux qui t’entoure comme tu l’as fait ici sur terre!

Avec amour mon ami.

Guillaume Ittukssarjuat Saladin